BIBLIOTECA MARCIANA

La donation de François PETRARQUE - qui, au XIVème siècle lègue à la République sa bibliothèque - suivie, en 1468, de celle du Cardinal BESSARIONE, qui compte plus d’un millier de manuscrits grecs et latins ainsi que les précieux codes byzantins, président à la naissance d’une importante bibliothèque d’Etat, la Biblioteca MARCIANA (qui deviendra ensuite dépositaire, avec la bibliothèque de l’Université de Padoue, de tous les livres publiés dans l’Etat vénitien).

Aussi appelée Libreria VECCHIA ou Libreria SANSOVINIANA - car elle occupe l’édifice qu’éleva SANSOVINO (1486 - 1570) - l’édifice fut achevé après la mort de ce dernier par SCAMOZZI (1552 - 1616).


SANSOVINO, architecte toscan, qui a fui Rome en 1527, est devenu l’interprète privilégié des aspirations de la République en matière d’architecture et d’urbanisme.
Premier exemple d’architecture classique à Venise, la bibliothèque présente une décoration sculptée dont l’inspiration puise abondamment dans la mythologie classique.
La Biblioteca MARCIANA compte parmi les plus importantes bibliothèques d’Italie. Elle abrite près d’un million de volumes, d’inestimables manuscrits et incunables (plusieurs éditions de l’imprimeur Aldo MANUZIO), de très belles cartes nautiques, le célèbre planisphère (XVème siècle) de FRA MAURO et, chef d’œuvre de l’enluminure, le précieux BREVIAIRE GRIMANI, illustré de cent dix miniatures flamandes (XVème - XVIème siècles).


Dans «Venise, la ville et son architecture» de Richard GOY (Ed. Phaidon ; Paris 2002) on peut lire page 136 :
«La Bibliothèque est considérée comme le Chef d’œuvre de SANSOVINO. Somptueusement décorée tout en étant rigoureuse, elle est rythmée de façon majestueuse par des colonnes d’ordre dorique au rez-de-chaussée et d’ordre ionique à l’étage. Leurs proportions harmonieuses résultent des solides connaissances qu’avait SANSOVINO des édifices de la Rome classique.
La forme monumentale de la Bibliothèque et ses nombreuses références classiques savantes, influencées par BEMBO, avaient pour but d’éblouir le visiteur. Conçue comme le siège du savoir, prônant les valeurs de la Renaissance, elle devait simultanément être ouverte et accessible».